2006 - Exposition du cinquantenaire de la découverte des figures préhistoriques.
L’année 2006 est celle du cinquantenaire de la découverte des figures préhistoriques de la grotte de Rouffignac. A cette occasion, nous avons réalisé une nouvelle exposition, en accès libre dans le porche de la grotte.
Celle-ci combine des posters et des vitrines pour retracer l’Histoire et la Préhistoire de la caverne. Cette exposition sera également présentée tout au long de l’année 2007 mais vous pouvez en retrouver quelques éléments sur cette page.
Bonne lecture et à bientôt à Rouffignac !
1° partie : 500 ans d'explorations | |||
1575 : François de Belle-Forest publie la première description de la grotte de Miremont François de Belle-Forest est né en 1530 à Samatan dans le Gers. Il étudie le droit d'abord à Bordeaux puis à Toulouse. Il se rend par la suite à Paris où il devient l'ami de Ronsard. Il écrit des poèmes, puis se tourne vers l'Histoire, et obtient le titre d'historiographe de France. Il décède en 1583 à Paris. La Cosmographie Universelle de François de Belle-Forest est parue en 1575. C'est la traduction enrichie d'un autre ouvrage : la Cosmographie de Sébastian Munster. Cependant dans cette dernière, il n'est pas question de la grotte de Miremont. La Cosmographie de Belle-Forest est donc le texte le plus ancien que nous connaissions concernant la caverne. Sa lecture montre à la fois la bonne connaissance déjà acquise à l'époque, et le caractère exagéré de certains détails comme la mention d'une rivière de plusieurs dizaine de mètres de large. Ce texte est bien à la lisière entre la description documentaire et l'évocation poètique de la grotte. Dans tous les cas, on doit remarquer que l'auteur mentionne "des paintures en plusieurs endroits" dans la grotte.
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Le XVIIIe siècle : Les premiers plans de la grotte Ce plan est l'un des premiers qui fut dressé du "Souterrain de Miremont". Son auteur, Gabriel Bouquier est un périgourdin natif de Terrasson. La date exacte de ce plan et les circonsatnces de sa réalisation demeurent énigmatiques. Il semble cependant qu'on puisse estimer qu'il remonte aux années 1765-1768. |
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2° partie : 26 juin 1956, la découverte | |||
26 juin 1956 : l'effervescence de la découverte Ne rien dire avant la visite de l'Abbé Breuil, "le pape de la Préhistoire" Messieurs Nougier et Robert en sont convaincus : c'est une découverte exceptionelle. Le nombre des images, la qualité d'exécution, la technique du dessin noir, l'abondance des mammouths font de la grotte de Rouffignac un site majeur. Mais la caverne est connue depuis tellement longtemps, visitée, cartographiée, qu'il va être difficile de convaincre que ces images sont préhistoriques et non l'oeuvre d'un génial faussaire. C'est le 17 juillet que l'abbé Breuil, alors agé de 79 ans, visite la grotte pour la première fois. En une douzaine d'heures, il découvre l'essentiel des images déjà repérées le 26 juin. Son jugement est sans appel : Il s'agit là d'oeuvres extraordinaires, paléolithiques, sans aucun doute. Le 20 juillet, Louis-René Nougier prononce le discours de clôture du XVe Congrès Préhistorique de France dont, il est secrétaire général et qu'il a pourtant quitté pour faire visiter l'Abbé Breuil. Quelle meilleure tribune pour annoncer la découverte d'un nouveau site préhistorique? Sans précision sur le lieu de la découverte de manière à en assurer la protection, il présente, photos à l'appui quelques uns des panneaux classiques de Rouffignac : "le Grand Plafond", "la frise des dix mammouths", "la frise des trois rhinocéros".
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La Guerre des mammouths A l'annonce de la découverte, grâce aux descriptions des lieux données par la presse et aux photos publiées, ceux qui connaissent la grotte ne tardent pas à la reconnaître, bien que son nom et sa localisation ne soit pas dévoilée. Parmi eux, les spéléologues de Périgueux sont les mieux placés puisqu'ils ont, à la fin des années quarante, réalisés plusieurs campagnes d'exploration des étages inférieurs de la grotte. Ils affirment vite avoir vu depuis longtemps certains dessins et les avoir signalés aux autorités compétentes représentées par Monsieur S. Blanc qui n'y a vu que de pâles copies, faites à la fumée, des peintures de Font-de-Gaume. La polémique enfle. Les observations des inventeurs et l'opinion de l'Abbé Breuil sont contestées, en même temps que leur attitude envers les spéléologues devient méprisante. Entre mauvaise foi et maladresses, les deux camps durcissent leurs positions poussés par la presse qui a trouvé là un bon sujet pour le mois d'août. |
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"J'ai visité cette grotte vers la fin de l'occupation (...) et relevé un certain nombre de dessins qui n'ont pas retenu mon attention puisqu'il s'agissaient manifestement de faux"
Moins d'une semaine après l'annonce de la découverte, la presse se fait l'écho des détracteurs de Rouffignac. L'article que signe Raoul Cousté le 27 juillet est comme la présentation des protagonistes. Ainsi est-il déjà question de Séverin Blanc, Directeur de la circonscription préhistorique, qui dit avoir visité la grotte pendant la période de la guerre, avoir vu les dessins et avoir considéré qu'il s'agissait de faux exécutés à la fumée. Bernard Pierret, est présenté, quant à lui, comme l'un des membres du spéléo-club de Périgueux ayant largement exploré la cavité. Enfin, aussi bien Nougier que le propriétaire de la grotte (qui n'est pas nommé) apparaissent inflexible dans leur volonté de ne pas faire visiter la grotte aux journalistes.
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Une commission internationale pour mettre fin à la controverse Au début du mois de septembre, la polémique n'est toujours pas terminée. Nougier, Robert, Graziosi, Breuil n'y ont rien changé. Séverin Blanc et Bernard Pierret ne désarment pas. Le professeur Paolo Graziosi, de l'Université de Florence (Italie), et le professeur Martin Almagro, de l'Université de Madrid (Espagne), réaffirment qu'à part, naturellement, les graffiti modernes, les peintures et gravures de la grotte de Rouffignac-en-Périgord, signalées par le professeur L.-R. Nougier et Romain Robert, sont authentiques. Elles sont parmi les plus belles de l'art quaternaire.
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Antonio Beltran, Professeur de l'Université de Saragosse (Espagne). Martin Almagro déclare dans la presse : "Malgré un grand effort critique, je n'ai pas découvert un seul argument en faveur des faux"
Martin Almagro étudie une gravure de rhinocéros sous le regard de Jean Guichard |
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3° partie : Les recherches d'aujourd'hui | |||
La grotte de Rouffignac : une longue suite de fréquentations Après l'excitation médiatique de l'été 1956, conséquence de la découverte des figures préhistoriques et de la polémique sur leur ancienneté, le travail archéologique pouvait commencer. Les différentes facettes du site se sont progressivement révélées : la géologie, la paléontologie, l'art préhistorique et les vestiges d'occupation du porche d'entrée. Ces études initiales s'achevèrent au début des années 80. Elles nous permettent de reconstituer les grandes phases de fréquentation de la grotte.
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Ces informations sont le socle de nos connaissances sur Rouffignac. Cependant depuis une vingtaine d'années que ce panorama est dressé, les recherches continuent. Les panneaux qui constituent cette troisième partie de l'exposition illustrent les recherches d'aujourd'hui. Certaines sont encore en cours et les résultats proposés ne sont que partiels. Ces travaux ont un objectif commun : affiner notre perception des différentes fréquentations animales et humaines de la grotte.